Arrivée en France en 1980 en tant que réfugiée politique toute l’activité professionnelle de Mara Maudet ainsi que son engagement personnel et professionnel au Brésil, pays dont elle est originaire ont été tournés vers les familles pauvres dans un souci d’améliorer leurs conditions de vie au quotidien mais aussi dans l’objectif de leur apporter d’autres alternatives sociales et économiques innovantes, visant leur bien-être et le développement d’une citoyenneté active, solidaire et participative.

Mara Maudet a toujours considéré que le capital humain était fondamental et que toute son activité professionnelle devait être tournée vers un meilleur être de tous et non vers l’intérêt de quelques-uns. Dans cette logique, tous les projets, dont elle est à l’initiative ont eu comme fil conducteur l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi et plus particulièrement, celui des femmes, qui est et reste un enjeu de société majeur.

Analyser, anticiper, planifier, élaborer et conceptualiser des processus d’insertion sociale et professionnelle en direction des femmes, peu ou pas qualifiées, ayant ou non des enfants à charge, reste pour elle essentiel, car elles sont les premières concernées par les ruptures de parcours, par les emplois précaires, les horaires de travail atypiques, les temps de déplacement quotidien longs ne favorisant pas une insertion professionnelle digne et durable. Ces faits avérés ne leur permettent pas de disposer d’un revenu suffisant et stable, d’allier justement vie professionnelle et vie familiale tout en investissant pour l’avenir : retraites à taux plein en termes d’années de cotisation et de revenus.

Après quelques années de vie professionnelle en France, Mara Maudet a pu constater que malgré l’offre existante en termes des modes d’accueil, ceux-ci n’étaient pas toujours adaptés aux familles précarisées et que d’une certaine façon, on savait traiter les conséquences du chômage mais pas toujours ces causes. Elle a pu observer la détresse des parents, face au refus des crèches de les accueillir car sans activité professionnelle, leur sentiment d’injustice et de non accès à des droits. Elle a pu relever également des situations de non réponse de la part des pouvoirs publics et des situations de « débrouille » des familles pour pouvoir conjuguer vie familiale et vie professionnelle. Des situations de cette nature, l’ont toujours questionnées et c’est à partir de ces différents constats que lui est venue l’idée de mettre en place des crèches atypiques permettant aux familles de conjuguer non seulement vie familiale et vie professionnelle, mais aussi de pouvoir les accompagner pour la concrétisation de leur projet professionnel.

Pour pallier un tant soit peu les carences constatées et dans l’objectif d’une meilleure répartition des richesses et de justice sociale, Mara Maudet a mis en place en Ile de France, des établissements associatifs atypiques d’accueil des jeunes enfants à horaires élargis, visant à la fois à réduire les constats des inégalités hommes-femmes qui subsistent « face à l’emploi » et de permettre aux femmes,  en particulier aux familles monoparentales ayant un ou plusieurs enfants à charge, de bénéficier d’un mode d’accueil pour leurs enfants, adapté à leur contexte socio-économique et permettant de ce fait l’accès à une activité professionnelle.

Sa première initiative dans ce sens fut la création de la crèche associative Baby-loup à Chanteloup-les-Vignes en 1986. Ayant quitté ce département en 1995, elle a pris d’autres responsabilités dans un nouveau secteur d’activité, directrice d’un centre de formation professionnelle dans les Hauts-de-Seine et, en décembre 2000, Mara Maudet a pris l’initiative de créer l’Institut d’Education et des Pratiques Citoyennes.

L’IEPC est une structure associative, labellisée Economie Sociale et Solidaire qui propose deux axes d’intervention :

• 2 Centres de formation dans les métiers de l’aide à la personne
• 12 Crèches associatives à horaires décalés, dont 50% des places sont attribués aux familles précarisées, sont implantées en région d’Ile de France.

Le modèle social et économique innové par l’IEPC depuis 15 ans est à l’origine du Label AVIP (à Vocation Insertion Professionnelle, créé par le Ministère en 2016.

En 2017, l’iepc déménage à Aubervilliers dans la commune la plus pauvre de France, au cœur de la Seine St Denis et des territoires particulièrement impactés par la précarité et le chômage.

Mara Maudet décède brutalement le 10/06/2018.

L’IEPC devient l’institut MARA MAUDET d’Education et des pratiques citoyennes. Une plaque en son honneur est apposée devant le siège.