LES CRECHES AVIP
Accueil des enfants des familles en situation de pauvreté
Les problématiques liés aux modes de d’accueil pour les familles précarisé
A ce jour, outre le manque de places dans les crèches (municipales, associatives et/ou privées) celles-ci s’adressent en priorité aux enfants des familles ayant des revenus réguliers.
Les enfants des parents cadres intermédiaires et/ou supérieurs sont ceux qui bénéficient en priorité de ce mode d’accueil au détriment des enfants des familles pauvres et/ou sans activité professionnelle, qui ne représentent que 1/3 des places attribuées. Les enfants des parents monoparentaux et/ou des bénéficiaires des minima sociaux sont de ce fait très pénalisés par le modèle d’attribution des modes d’accueil en vigueur, car leurs parents ne répondent pas au critère d’activité professionnelle mis en avant par la grande majorité des établissements d’accueil des jeunes enfants, pour pouvoir bénéficier d’un mode d’accueil pour leurs enfants.
D’autre part, les parents des enfants issus des familles pauvres et/ou monoparentales, pour une grande majorité d’entre eux, cumulent d’autres handicaps tels que : chômage, peu ou pas de qualification, emplois précaires, logements peu adaptés à leurs besoins, hébergement effectué par des amis et/ou des réseaux peu identifiés… et lorsqu’ils souhaitent renouer avec une activité professionnelle, ils sont ceux qui font le plus souvent appel à des solidarités de voisinage et/ou à leurs enfants ainés pour répondre au besoin des modes de garde de leurs jeunes enfants.
Ces familles utilisent très peu le mode d’accueil individuel chez une assistante maternelle libérale pour l’accueil de leurs enfants, car les professionnelles de ce secteur les rejettent souvent, estimant que ces familles sont peu fiables tant au niveau financier comme en termes d’une continuité du contrat d’accueil mis en place.
Cette situation fait que d’une manière générale, les familles pauvres et plus particulièrement les familles monoparentales renoncent à toute démarche d’insertion professionnelle, en raison des critères d’accessibilité et du manque de place dans les équipements d’accueil des jeunes enfants et/ou par manque de ressources pour pouvoir annualiser les services d’une assistante maternelle libérale.
Malgré une volonté nationale de la CNAF d’ouvrir les structures crèches aux familles précarisées, la plupart des équipements ne proposent que 1 à 2 jours d’accueil pour leurs enfants, empêchant de ce fait, toute reprise d’une activité professionnelle, lorsque ces familles souhaitent accéder à une activité professionnelle à temps plein.
De ce fait, les familles précarisées tournent en rond et dans les meilleures des hypothèses elles attendent que leurs enfants puissent entrer en école maternelle pour démarrer leurs démarches d’insertion professionnelle et dans le cas contraire, elles renoncent tout simplement à une
LE MODELE ECONOMIQUE ET SOCIAL des crèches ASSOCIATIVES
La spécificité des crèches associatives gérées par l’IEPC, outre le mode d’accueil des enfants, se situe dans son projet social et économique axé sur une approche globale des familles accueillies, en proposant à celles-ci un accompagnement renforcé vers l’emploi mais aussi un accompagnement social pour la résolution totale et/ou partielle d’autres problématiques de la vie quotidienne, pouvant constituer des freins réels pour une insertion sociale et professionnelle durable. Ceci implique un réel travail en partenariat avec l’ensemble des acteurs locaux de l’insertion et de l’emploi ainsi qu’une réelle connaissance des complémentarités et des mutualisations à mettre en œuvre.
La création de notre premier établissement en 2003, a sollicité un travail en amont d’anticipation de planification, d’analyse des besoins des familles, des impacts, des enjeux économiques … ainsi qu’une bonne connaissance du système administratif des collectivités et de la législation concernant la petite enfance, ce qui a été et reste des données préalables et indispensables de tout projet de création.
Ceci présuppose également la possibilité de pouvoir entrer en contact avec des décideurs (politiques et/ou financiers), de disposer d’un projet rassurant en termes de sa viabilité économique et de faire entendre à l’ensemble des interlocuteurs, les valeurs fondamentales de l’IEPC qui nous conduisent à innover et à diversifier les réponses existantes en termes des modes d’accueil de la petite enfance, afin de répondre concrètement aux défis que les réalités urbaines et sociétales nous posent, (taux du chômage, égalité des chances entre les femmes et les hommes pour l’accès à une activité professionnelle, accès aux droits, justice sociale,…)
Le modèle économique mis en place, repose sur le principe, que les communes adhérentes au projet de crèche associative proposé par l’IEPC, apportent leur caution municipale lorsque l’IEPC contracte un emprunt pour l’achat d’un bien qui sera aménagé en structure d’accueil et subventionnent le fonctionnement. C’est à l’IEPC de lever les fonds nécessaires pour l’aménagement des locaux et les communes apportent uniquement leur garantie. Dès que les travaux d’aménagement et de mise en conformité des lieux sont terminés et que le Conseil Départemental a délivré son agrément, les communes interviennent dans un deuxième temps et apportent une subvention annuelle et forfaitaire pour le fonctionnement de la structure. Ce processus prend en moyenne 16 à 20 mois entre la réalisation des travaux et l’ouverture de l’établissement aux familles.
Le projet social des crèches associatives gérées par l’IEPC, conjugue mode d’accueil des jeunes enfants et accompagnement social et professionnel des familles vers l’emploi. Cette méthode a pour objectif d’offrir un mode d’accueil à des enfants des parents sans activité professionnelle et de les accompagner tant au niveau social que professionnel, pendant toute la durée de la présence de leur(s) enfant(s) au sein de la structure.
Pour ce faire, au sein de chaque crèche associative gérée par l’IEPC, 50% des places sont attribués à des familles sans activité professionnelle. Ces familles sont orientées par le réseau des professionnels de l’insertion et de l’emploi et bénéficient au sein de chaque établissement d’un accompagnement renforcé vers l’emploi et disposent d’un délai maximum de 6 mois pour concrétiser leur projet professionnel. L’accompagnement vers l’emploi est effectué par des salariés de l’IEPC disposant des compétences et des expériences nécessaires dans la recherche d’emploi quel que soit le type de métier et de secteur d’activité des demandeurs d’emploi.
A ce jour, l’IEPC est gestionnaire de 12 crèches associatives réparties sur l’ensemble des départements d’Ile de France. Le fait d’être implanté sur différents départements d’Ile de France, a permis à l’IEPC de dépasser une échelle locale, car l’expérience acquise et accumulée depuis toutes ces années nous a apporté une certaine notoriété (articles de presse, reportages…) et une reconnaissance des instances nationales (CNAF, Ministères de la Santé, du Travail, de la Politique de la Ville, des Droits des Femmes, de la Famille…), permettant de mesurer l’impact de notre action, de son originalité, voire de son succès.
Le modèle social et économique innové par l’IEPC depuis 15 ans est à l’origine du Label AVIP (à Vocation Insertion Professionnelle). En effet, le ministère des Affaires sociales et de la Santé, le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, le ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) et Pôle emploi ont décidé de s’unir pour accompagner les parents qui ont besoin de temps pour conduire leurs démarches de recherche d’emploi.
Les crèches à vocation d’insertion professionnelle (VIP) ont ainsi une double mission :
– réserver une place en crèche de jeunes enfants (0-3 ans) de parents sans emploi
– les accompagner vers l’emploi ou la formation professionnelle
Plus de 43 crèches VIP sont labellisés sur l’ensemble du territoire national.
En 2017, les 12 crèches créées par IEPC ont reçu 863 familles, dont 432 en insertion avec un taux d’insertion de 86 %. La crèche permet également de traiter les questions éducatives, de santé et d’accès aux soins et favorise ainsi l’insertion sociale au sens large
Reportage sur a petits pas
blob:https://www.dailymotion.com/d8a3cdf1-62df-4dbe-a95b-af4859566902